lundi 27 avril 2009

TITRAIL AURAGNE 2009

Le Titrail de 14 kilomètres à Auragne le Dimanche 26 Avril 09 ----

Après une bonne semaine de repos suite à ma participation aux 73 kilomètres des Citadelles à Lavelanet et une semaine sans trop forcer (2 séances de fractionné sur stade et une sortie trail dans les bois de Calmont à allure modérée), je voulais participer à ce trail car les organisateurs sont sympathiques, un joli tracé sur mes chemins d'entraînement, et pour représenter le club d'Auterive...

Malgré un temps déplorable, une centaine de participants étaient au rendez vous à la salle des fêtes d'Auragne le dimanche 26 Avril 09. Céline et Tatie Ginette allaient participer à la randonnée pédestre, tandis que Franck et moi allons faire le Titrail...
A notre arrivée, nous aperçons les vers de terre (couleur vert) de Saverdun. Jean Philippe, Jérôme et Romain semblent en forme olympique... mais bon, on rigole bien avec eux.
On s'inscrit à la course, un géranium nous est offert et l'ambiance est bonne malgré la flotte qu'il tombe... Certains athlètes du club sont tout de même venus et nous serons une dizaine à participer à la course et cinq à la randonnée... quel courage !!! Même ma maman est là pour faire la randonnée...

9h30 - nous allons nous changer : short, maillot du club, guêtres, manchettes, GPS... bref l'équipement est complet. Et les randonneurs sont partis avec les parapluies...
9h40 - on part s'échauffer avec les 3 athlètes de Saverdun... et la pluie s'est presque arrêtée et elle va nous laisser tranquille pendant la course.
9h50 - nous sommes sur la ligne et comme d'habitude la moto ne démarre pas... Stéphane l'a pousse et ça part !!!
9h55 - un petit tour d'horizon me permet de voir qu'une place dans les10 est très jouable et je ne vois pas beaucoup d'avions... mais au loin, un type en blanc et orange arrive en courant... c'est Pierlo Viguier (non !!! pour la victoire c'est mort) mais je vais me battre au maximum pour mieux résister que l'an passé où j'ai terminé 4ème et très loin du vainqueur Pierlo...
10h - départ de la course - le départ est très sage et un groupe de 6-7 coureurs se décrochent, je discute avec Pierlo et le ryhtme me convient. Hunca Vasile mène le groupe mais je sais qu'il ne va tenir longtemps... 600 mètres de descente sur la route et puis c'est la première bosse : étant donné que je connais parfaitement le parcours, je décide d'accélérer sur les 50 derniers mètres de descente afin d'attaquer la montée dans les premières positions. Hé oui !!! on est déjà dans la première ascension de ce trail, l'herbe est haute, et le terrain est glissant. Pierlo est devant et mène un bon rythme et moi, j'essaye de suivre... lorsque j'aperçois le sommet, Pierlo m'a prit qu'une dizaine de mètres et je suis bien essouflé, mais en seconde position. Il m'attend et plus d'un kilomètre de descente sont au programme... on se retrouve à 3 et derrière le trou est fait. Pierlo se met à son rythme et il est impossible de le suivre. Je gère à un bon rythme et je suis avec Dos Santos. Je gère car je sais que la montée vers Villeraze a toujours été une galère pour moi à ce stade de la course. J'attaque la montée 10 mètres derrière Pierlo et devant Dos Santos. Lorsque le terrain s'élève , je marche et je vois que Pierlo est encore trop fort. Le fait de marcher quelques mètres me permet de pouvoir récupérer de ce départ rapide, et puis lorsque la pente est moins raide, je recours. Je vois que Dos Santos est moins facile que moi dans les montées. Et à l'approche de Villeraze, j'entends les supporters (les randonneurs Auterivains sont là : tatie, maman, Céline et les autres) et ça fait du bien. Je file les manchettes à Céline car la chaleur arrive. Au sommet, je vois Pierlo dèjà loin, et Dos Santos quelques mètres derrière. Je coupe mon effort et j'attends le troisième afin de bien gérer la portion face au vent (légèrement descente) jusqu'au ravitaillement. On est ensemble, la descente sur les chemins glissants se passent bien et le rythme est bon. Pierlo est toujours en vue.
5Km : on passe le ravitaillement sans s'arrêter et je suis en seconde position et c'est maintenant qu'il faut faire la différence... j'attaque la portion de 1.5 kilomètres plate, le long d'un ruisseau, dans 30 centimètres d'herbe et les pieds légèrement dans l'eau...je vois que mon poursuivant a du mal à suivre et moi, je tiens un excellent rythme... et il semble que je reviens sur Pierlo. A l'attaque de la montée de la ferme en 2 paliers, j'ai une dizaine de mètres d'avance et le plus dur est presque fait, car le troisième n'est plus dans mes chaussures et derrière c'est loin, personne n'est en mesure de revenir. A partir de là, le terrain est beaucoup plus gras mais la connaissance parfaite du tracé me permet de gérer au mieux mon effort. Une descente est en vue et puis c'est la longue montée de la mangeoire de Rigade (montée où il ne faut pas craquer car après c'est dur de se relancer et 10 kilomètres seront fait). Dans la descente, Huguette m'annonce 35 secondes de retard sur Pierlo et je ne l'aperçois plus. Derrière, Dos Santos est à une cinquante de mètres et maintenant je me concentre essentiellement sur ma course car je ne pense pas qu'il puisse revenir si je ne craque pas. Je passe le ruisseau avec un pied dans l'eau et j'attaque la longue montée, Pierlo est à moitié montée... il a bien fait le trou et il sera impossible de revenir !!! Thierry essaye de faire du vélo dans la montée et apparement c'est trop galère... un petit encouragement de sa part et je monte, je monte... bref au moment où les jambes fatiguent, je suis au sommet et cette montée s'est très passée (la forme est bien présente). J'aperçois au loin Pierlo qui s'est arrêté au ravitaillement du km10 et je vais faire pareil (sans jeter le verre car verre réutilisable)...
Une petite montée sur la route pour arriver au pin et puis c'est la descente dans le bois qui se passe super bien : pas une seule glissade, le rythme est excellent, et tout se passe nickel. Puis la course continue mais sans suspense : je remonte sur la route, on descend dans un bois (plutôt joli), et puis on arrive à la montée de la maison (elle est courte et raide, donc je marche et je gère) On reprend la route et j'aperçois Pierlo devant mais trop loin. J'essaye de reprendre un bon rythme, les jambes répondent et je sais qu'à ce rythme le troisième ne reviendra pas (à moins que ce soit un extraterrestre)... on descend le long d'un champ, puis le long d'un ruisseau et on revient au mur final... c'est la nouveauté 2009, le dernier kilomètre est un mur dans un bois, puis dans un pré, puis à nouveau dans un bois... je ne cours pas car ça ne sert à rien, je m'accroche aux arbres, je cherche les passages où il reste de l'herbe pour mieux accrocher... et je débouche sous les encouragements d'Huguette sur le chemin empierré qui annonce la fin de la terrible montée. Je marche pour reprendre le souffle, un coup d'oeil derrière pour voir s'il n'est pas revenu mais personne en vue, et je recours jusqu'à l'arrivée... Devant la caméra de Géry, je lève les bras en passant la ligne car pour moi, c'est une victoire : second derrière Pierlo n'était pas imaginable et je pensais vraiment que je risquais de payer comptant les 73 kilomètres des Citadelles et mes efforts du début de saison... actuellement je suis vraiment sur mon petit nuage : les bonnes places s'accumulent, je prends du réel plaisir à courir (sans blessure), et tout se passe super bien en dehors du sport et je suis super motivé...

Résultat : 2ème en 1h01' sur 13.8kms avec 380m de dénivelé

Prochaine course : Euskal Trail les 22 et 23 mai 09...

lundi 13 avril 2009

TRAIL DES CITADELLES

Trail des Citadelles à Lavelanet (09) le 12 Avril 2009

73kms - 3.600m de dénivelé - et beaucoup de boue

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Pour une préparation optimale pour le Grand Raid des Pyrénées fin août 2009, l'inscription à cette course était un moyen de connaître la forme du moment et voir comment réagissent les jambes en montagne. Car après mon passage au Pays Basque et une petite déception, il fallait une réaction rapide.

Dans la semaine, j'apprends par une athlète du club que Michel Arnaud m'a attribué le dossard n°8, car apparemment je ferai parti des favoris pour la distance du 73 kilomètres... et une pression de plus...Patrick Bruni, le dossard 1 et Claude Escot le 3...
Pas d'entraînement sur la piste d'Auterive dans la semaine, et une seule sortie est au programme du mercredi soir : sur les hauteurs d'Auterive, je fais 11.5 kilomètres en 50 minutes et les jambes réagissent bien (c'est déjà un bon point).

Samedi, nous préparons les affaires et j'appelle le basque (Claudio) est malheureusement il ne peut pas venir à Lavelanet... il est vrai que quand Claude est là, il est un coach idéal pour la préparation et pour la gestion de la course... tant pis, je ferai avec... Céline est là et je sens bien que Huguette, Géry et Franck seront sûrement sur le parcours pour m'aider à briller (j'espère)...
Départ à 14h de la maison direction Gabachou où la petite maison de Jean Pierre et Sylvie va nous abriter alors que le temps est vraiment catastrophique dehors. On passe vite fait à Gabachou, et on repart vers Lavelanet pour retirer le dossard. On aperçoit quelques copains et Michel Arnaud (l'organisateur) est à fond. Pour le dossard, c'est fait et on rentre à Gabachou. On allume le feu, on regarde la seconde mi-temps du Stade Toulousain (malheureusement c'est la défaite) et le temps ne s'arrange pas. Gabachou est un village perché sur une colline et je pense qu'avec le beau temps, ça doit être terrible mais là c'est triste... et demain on va patauger...

Céline prépare le repas du soir : soupe, pâtes avec sauce tomate de Cintegabelle et lardons, yaourts... pendant que je prépare les affaires des pieds à la tête : Salomon XA Pro 3D, Chaussettes Trail, guêtres Raidlightcorsaire Kalenji, caleçon Dim, maillot rouge manches longues Quechua, maillot Cho La Dune, coupe vent, manchettes, gants Conseil Général, Frontale, GPS Garmin...
et puis c'est la préparation du sac : 4 barres de céréales, 2 gels (car le stock est vide), tube de Sportenine, 3 pâtes de fruits et un litre d'eau (je ne prends mélange jamais de poudre avec l'eau)... Enfin on mange vers 20 heures... et puis au lit de bonne heure car le réveil sonnera vers 4h du matin...

Dimanche 4h15 : le réveil sonne et il faut s'activer pour être à 5h30 au pire à Lavelanet... Petit déjeuner : bol de lait et 2 chocolatines (ça c'est bon)... Arrivés à 5h20 à Lavelanet sous la pluie et le froid, il fait 0°... et c'est dur de sortir de la voiture. Patrick Minaire est aussi là pour affronter les 73 kilomètres de boue... On est prêt et on reste au chaud jusqu'au dernier moment dans la salle des fêtes.

5h45 : l'organisation appelle les coureurs sur la ligne de départ sous le chapiteau. Je prends mon temps, pas de stress, les dernières photos (tout propre) sont faites. Je remonte les coureurs qui attendent le départ pour me placer dans les premières positions. Bref, je suis en première ligne, Patrick Bruni est là et on discute en attendant le départ. J'ajuste les guêtres, les gants et je décide de prendre le départ avec le coupe vent que j'ajuste de manière à voir mon dossard lors du départ. La bande musicale du départ est écouté par tous mais la pression commence à monter... je sautille, je vérifie les poches de mon sac et le GPS est prêt à être déclenché.

6h: j'allume ma frontale et le départ est donné. Sous les yeux de Céline, je suis derrière Patrick Bruni et à mes côtés, j'aperçois Olivier Foissac (très bon coureur) et un autre et le paquet suit... alors que ma stratégie de course était de partir tranquille et de remonter petit à petit les coureurs, voilà que ma stratégie est inversée : je pars sur un bon rythme et je me trouve en 5ème position lorsqu'on commence à prendre les premiers chemins de terre. Patrick et Olivier ont déjà un rythme élevé. Je sais qu'il ne faut pas perdre trop de temps et que Patrick s'est très bien géré cette course (il l'a déjà gagné à plusieurs reprises)... A la piste des Seigneurs, le départ avec Claude et Michel m'avait permit de rester avec eux pendant près de 50 kilomètres donc j'accélère pour revenir sur Patrick et Olivier... je suis 3ème et j'ai recollé au duo. Ca va trop vite pour moi donc je me relève et je cours à un bon rythme mais il ne faut pas se griller... Olivier est aussi décroché par Patrick plus loin... Nous sommes dans la première montée avant d'arriver à la première rencontre avec Céline...il fait chaud avec le coupe vent !!! et je demande à Céline et de me ranger le coupe vent dans le sac. Pendant cette petite halte, je passe 4ème mais pas de stress la course est très longue (seulement 3 kilomètres sont effectués). J'essaye de rester à quelques mètres du 4ème qui est Delikat (encore un bon coureur). Enfin on attaque la montée de Montségur que l'on ne prend pas jusqu'en haut puisque nous tournons vers Bélesta. La course est bien lancée : Patrick est trop loin, Foissac et Delikat sont ensemble et moi 20 mètres derrière mais Foissac n'a pas une bonne frontale et décide de lever le pied... on est ensemble. Au profit d'une petite descente, on revient sur Delikat et voilà le trio formé. Le rythme est bon pour moi et les jambes sont bien... Nous avons bien sûr déjà les pieds dans l'eau mais le terrain est super bien tracé dans les bois... Première erreur de la course en voyant une flaque, j'ai voulu sauter plutôt que de la contourner et là mon pied de réception glisse et c'est une grosse douleur dans l'arrière cuisse gauche... je continue et on verra bien mais la douleur est bien présente. Nous arrivons sur une ligne droite, et mes 2 collègues aperçoivent Patrick Bruni au loin... sans rien dire, l'allure s'accélère et j'ai beaucoup de mal à suivre dans les petites montées. Dans une grande et longue descente qui débouchera sur Bélesta, l'attaque de Délikat et Foissac est lancée, ils me décrochent, doublent Patrick (qui ne reste sur son rythme, il gère)... Je reviens sur Patrick et je le double aussi... Sous les encouragements de Sandrine Minaire, je gère mon effort et les jambes sont toujours aussi bien... Les 2 premiers sont à une centaine de mètres devant. A la sortie d'un virage, Delikat s'est arrêté pour faire un caca... puis on rentre dans Bélesta (km18 en 1h36') ensemble avec cinquante mètres de retard sur Foissac. Delikat passe le ravitaillement sans s'arrêter, Foissac repart aussitôt et moi je prends mon temps car les ravitaillements sont super important sur ce type d'effort... Céline est présente et ça fait énormément de bien. Elle fera beaucoup de kilomètres pour me voir et sera présente à chaque croissement d'une route.

Bélesta : je repars 3ème et seul. Les 2 premiers vont trop vites pour moi et je décide de faire mon rythme. Une longue montée arrive et je monte tranquillement. J'ai toujours le même retard sur les 2 premiers et je vois Patrick Bruni à une centaine de mètres derrière moi... Le parcours est dur, le temps est toujours pluvieux, le jour est levé mais le terrain n'est pas encore trop glissant (ça adhère sous les pieds)... j'avais étudié le parcours et je savais que la montée la plus redoutable était celle de Montségur car c'est long et la montée du château de Montségur est un mur raide.
Quelques mètres sont courus dans 10 centimètres de neige et là, c'est le sommet de la 2ème bosse. Direction Fougax, longue descente sinueuse avec des portions de route et quelques petites montées... je maîtrise bien la descente et je reviens sur Delikat et je suis second de la course... La descente s'avale bien et j'arrive au ravitaillement de Fougax (km33). Je me restaure et maintenant la course va se durcir -- l'échauffement est terminé.

Fougax (km33 en 3h36') : je repars avec les bâtons car dans ces conditions de glisse, ils vont être super important... Bruni et Delikat arrive au ravito, lorsque je repars.
Quelques mètres sur la route, et puis direction la longue montée par palier jusqu'au Château de Montségur. Thierry m'avait prévu que cette montée est très dure et pour moi, je pense que je l'ai bien géré. Foissac est devant, Bruni revient rapidement sur moi et me dit : "les deux premiers ont fait la descente comme des fous, ils ne vont pas tenir..." moi, concentré sur ma course (je cours lorsque le terrain est plat ou descendant et je marche en forçant sur les bâtons dans les parties montantes), je ne dis rien et j'essaye de le suivre... il court, il court et me distance rapidement. Puis on entend quelqu'un crier. C'est Olivier Foissac qui s'est égaré de chemin et il reprendra le bon après quelques griffures de ronces. Donc je suis second de la course. Puis Foissac revient rapidement et me passe et il me demande si Bruni est en forme et moi je lui réponds naturellement "il a super bien géré le début de la course et maintenant il va accélérer"... Foissac décidait à rattraper Bruni rapidement, me distance à son tour. Je repasse troisième et derrière j'aperçois Delikat qui fait une ascension au même rythme que moi. Puis nous prenons un secteur commun à l'aller et là, c'est la galère... plus de 250 coureurs sont passés et c'est le bourbier ... ça glisse et il faut gérer car l'effort va être long !!! Enfin on retrouve le tracé du 40 kilomètre et à partir de cette instant je sais qu'il y aura toujours plus de concurrents sur le chemin pour soit les doubler ou soit les accrocher !!! Car je viens de faire presque une heure tout seul et c'est long !!!
Pour l'isolement, c'est réglé mais le problème est que la montée finale vers le Col du Tremblement est dans un état terrible car plus de 1000 coureurs sont déjà passés.... ça glisse et les bâtons sont d'une grande utilité. J'aperçois Montségur en haut du roc à ma gauche et c'est encore haut... La montée se fait en lacets et mes souvenirs me rappellent que c'est le final... le moral va mieux même si les jambes ont mal. Je vois Franck et sa casquette rouge au bord du ruisseau dans lequel nous marchons depuis 10 minutes... et ses encouragements me poussent à arriver au Col du Tremblement.

Col du Tremblement (km43 en 4h41') : Huguette, Géry et Céline sont aussi là pour s'improviser photographes pour Auterive News... et maintenant je tourne la tête vers la gauche et j'aperçois les coureurs monter et descendre du château... aller et retour par le même chemin... une grosse galère car il y a beaucoup de monde... je croise Bruni, Foissac, Jean Philippe de Saverdun... mais j'essaye de me concentrer sur les escaliers et surtout les cailloux super glissants. Delikat me passe alors que je tarde à doubler des randonneurs... et je passe 4ème. Son rythme est trop élevé pour moi et je ne grimpe pas si bien que lui. Enfin au château de Montségur (km44 en 4h54'), on passe le pont-levis, on traverse le château et on refait le même chemin dans l'autre sens. Pas le temps de souffler et c'est reparti pour la galère... ça glisse, ça pousse et j'essaye de me frayer un chemin mais c'est pas gagné.

Col du Tremblement (km45 en 5h04') : 23 minutes pour 2 kilomètres... trop nul !!! Maintenant il va falloir gérer au mieux la descente vers Montferrier pour bien négocier ensuite la montée vers Roquefixade... Cette descente est très longue et il y a beaucoup de changements de rive... pas de temps à perdre plutôt que de prendre les ponts, je passe le ruisseau directement dans l'eau.
Dans la descente, les bâtons sont inutiles pour moi donc je les laisse à Céline qui me les rendra à Montferrier... je suis à l'aise en descente et je suis content. Je me restaure (barre de céréales et gel à quelques mètres du ravitaillement de Montferrier)... et les supporters m'attendent au Ravito.

Montferrier (km49 en 5h28') : ce ravitaillement est super important car il ne reste plus que 25 kilomètres et le prochain est dans 15 kilomètres. 3 minutes d'arrêt sont essentielles : massage à l'arrière cuisse (car douleur importante du matin), 2 verres de soupe (entre parenthèse, trop bonne la soupe), 2 tranches de saucisson mises dans le sac car ça peut servir, 2 tucs, et 2 morceaux de fromage qui sont avalés en repartant du ravito. Delikat est reparti du ravito lorsque j'arrivais donc il est impossible que je le rattrape donc je vais me caler à mon rythme...
Mon avantage est de connaître parfaitement le parcours à partir de Montferrier donc je peux mieux gérer mon effort.
La montée à la sortie du village est bien gérée et à l'issue d'une longue ligne droite sur la route j'aperçois derrière un type avec un maillot jaune fluo et il me semble que c'est un coureur du 73km... Pas de panique, un top 5 est toujours le bienvenue. Un long faux plat dans un bois permet de me relancer et les jambes sont toujours là, pas de douleurs majeures et surtout pas de lassitude... Puis arrive la longue descente où j'avais galéré l'an dernier, avant le hameau Silence. Je descends tranquillement sans tomber et sur un bon rythme. Le terrain est galère car l'eau boueuse ruisselle sous mes pieds. J'entends ma belle mère, photographe (si France 3 cherche photographe, voilà la personne qui vous faut) qui m'encourage et maintenant je vais passer sous la grande route et sur des planches improvisées... Céline et Franck sont là et apparemment, ils me disent que le troisième n'est qu'à une minute devant. Je garde mon rythme et si je reviens sur Delikat tant mieux, mais je n'ai pas envie de me griller.

Silence (km53 en 6h01') : à partir de là, j'ai fait une erreur de stratégie car un long chemin montant est devant et j'aperçois quelques concurrents du 40km et au loin Delikat est bien là. La montée est faite sur un excellent rythme, je double les marathoniens en marchant à une bonne allure, et c'est le haut de la bosse... maintenant c'est un faux plat puis une descente. En haut j'ai 100 mètres de retard sur Delikat... moi je fonce et je n'évite aucune flaque (le plus court chemin) et dans la descente je suis sur ses talons... on arrive ensemble à un genre de parking où les supporters nous encouragent mais c'est malheureusement la montée de Roquefixade...

hm55 en 6h23' : les jambes ne réagissent pas, pas de gel pour me rebooster et trop tard pour qu'une pâte de fruit fasse effet ... la montée, c'est 2 kilomètres de route à un faible pourcentage et Delikat court alors que moi je marche et je ne reviens même pas sur des concurrents qui sont devant moi (pourtant ils discutent eux). Je ne le vois plus. Enfin je double les blagueurs et je recours afin de ne pas prendre trop de temps...
Et là, c'est l'erreur d'itinéraire... je pense qu'avec la fatigue et le manque de vigilance, c'est loupé un croissement et je me retrouve dans les rues de Roquefixade alors que le tracé de cette année était prévu de passer directement sur la crête en évitant 2 kilomètres et surtout la remontée du château de Roquefixade... et Delikat est aussi là. On est ensemble et on essaye de rattraper le parcours en montant au château... il fait froid et je n'arrive plus à me réchauffer... le moral est moins bon car je sais que j'ai fait une grosse erreur de parcours que je vais payer comptant...
Delikat s'échappe dans la montée du château et rejoins plus rapidement que moi l'itinéraire prévu par Michel Arnaud. Je ne sais pas combien je suis maintenant car des coureurs ont dû passer. Je redouble des concurrents du 40km et ils ne comprennent pas d'où je viens. Maintenant c'est place à la descente horrible de Roquefort les Cascades... ça glisse énormement... je m'accroche aux arbres mais les pieds sont sur de la glace...enfin le passage des cascades est magnifique et je passe dans le ruisseau où l'eau est froide et arrive au dessus de mes genoux. Enfin j'aperçois Roquefort et il faut encore une fois bien géré ce dernier gros ravitaillement.

Roquefort les Cascades (km 65 en 7h44') : on m'annonce que je suis 5ème (j'ai perdu une place mais c'est encore super !!), alors que je pensais être plus loin. Je me ravitaille soupe, coca, tuc, fromage et là deux coureurs du 73km arrivent... pas un mais deux !!! c'est le drame, deux places de perdu à 10 kilomètres de l'arrivée ça serait trop bête... il faut se refaire une santé et profiter de connaître au mètre près toute la fin de parcours. Je regarde vite fait leur tête et ils sont l'air beaucoup plus frais que moi.
Maintenant c'est 4 kilomètres de faux plat dans un chemin qui va être un ruisseau et puis une longue montée dans un petit hameau et puis la descente jusqu'à Raissac où les supporters seront encore là.
Je repars du ravitaillement, motivé à fond pour finir 5ème car devant c'est mort. Franck fait quelques foulées avec moi et puis je mets la machine en route sur un petit rythme qu'il va falloir tenir pendant au moins 20 minutes. Les 2 poursuivants me doublent et je m'accroche à leurs baskets. Dans la tête, je crois que je n'ai jamais été aussi fort : "ils ne me lâcheront pas, je n'arrêtais pas de penser..." puis une petite bosse arrive et là, je cale, je marche, et les 2 courent mais pas vite donc je ne perds pas beaucoup... au profit d'une descente derrière, je reviens le plus rapidement sur eux, et je suis à nouveau dans leurs baskets. Enfin nous sommes au pied de la longue bosse, je marche à une bonne allure et j'en double un (et il est moins bien)... je suis 6ème. Puis je reviens sur l'autre et je le double sans accélération de sa part... bizarre et me revoilà en 5ème position. Je passe dans le village de Péreille en compagnie du mari de Brigitte Pastor qui m'encourage et me félicite... je monte dans le dernier rempart et les jambes sont biens et le moral est à bloc... Puis descente sur la route jusqu'à Raissac où l'ultime mur de la journée nous attend. Je descends à une bonne allure, Franck termine la descente avec moi et me motive pour revenir sur le 4ème mais il ne faut pas se griller et perdre la 5ème position... J'entends au loin la corne de Géry qui m'a fait mal à la tête (je rigole... tu peux revenir à la prochaine... ça fait plaisir de vous voir) et je rentre dans Raissac.

Raissac (km72 en 8h40') : je passe dans le village sous les encouragements des bénévoles et de la famille bien sûr et derrière je ne vois plus les 2 poursuivants (question : ont il gérés la descente pour mieux finir ou sont ils cuits ???). Je négocie parfaitement la montée et je commence à la connaître (c'est la 3ème fois que j'y passe). Je rattrape des coureurs qui m'encouragent et les bâtons m'aident énormement. J'aperçois quelques flammes au bout du chemin et là je sais que je suis en haut .. c'est un bénévole qui avait allumé le feu pour se réchauffer... j'y serai bien resté mais je n'ai pas le temps... Place aux 3 derniers kilomètres sur la crête de Lavelanet entre les cailloux... je regarde souvent à l'arrière pour voir si aucun concurrent du 73km revient mais personne ne revient et ma belle allure me permet de doubler quelques coureurs du 40 qui souffrent sur ce sentier vraiment rocailleux. Enfin j'arrive à la Croix, hé oui la fameuse Croix de Lavelanet. Le début de la descente est très glissant et là, c'est la gamelle... je ne suis pas tombé une seule fois et là, voilà !! mais bon au vue de mon état, je n'ai pas grave. Une fille s'écarte pour me laisser passer, que je remercie. Et puis j'entends le speaker et bien sûr les supporters me voyent arriver.. moi je reste concentrer sur mes pieds car ça glisse !!! et puis je tourne à droite et là c'est le mur final... mais celui là il descend ENFIN ... certains descendent sur les fesses et moi, je choisi l'option descente tranquille mais sûre.
Lavelanet : j'arrive sur la route, je monte 3-4 marches, je tourne à gauche et je passe la ligne d'arrivée sous le chapiteau...

Plusieurs mots à l'arrivée partagés avec la famille et le speaker me félicite et m'interroge sur ma course... JE SUIS HEUREUX ..... 5EME C'EST LE TOP !!!!!

UN GRAND MERCI à tous, à mon amour (qui était partout et quand il faut), à ma belle famille (de Montségur à Lavelanet, ne t'inquiète pas Géry, un dimanche sans manger ce n'est pas grave, tu te rattraperas demain), à Michel Arnaud pour son organisation même si je me suis perdu, à tous les bénévoles...

Résultat : 5ème en 9h21'12"

Départ de Lavelanet 6h du mat' en discussion avec Patrick Bruni

A l'arrivée à Lavelanet avec 73 km dans les pattes et surtout SUPER CONTENT DE MA 5EME PLACE

dimanche 5 avril 2009

LA RONDE DU CHARDON

La Ronde du Chardon - à Montgiscard (31) le 5 avril 09...

J'avais décidé d'aller à cette course pour faire un peu de pub pour la Corrida d'Auterive du 12 juin 09... et certains athlètes avaient bien aimé la première édition de cette course.
De plus, j'ai décidé mon frère de Narbonne à venir courir à Montgiscard plutôt que d'aller au Trail de Carcassonne pourtant plus près... mais sa venue est très bien. Ce sera sa seconde course de sa carrière de runneur après le 10 kilomètre de Béziers....

L'accueil est agréable, le temps est un peu venté mais le soleil sera présent et mon frère est aussi là. On s'inscrit : 55 pour Gilles et 159 pour moi. Céline est là pour nous encourager mais ne courira pas.
Pierre Laurent Viguier est engagé et m'invite à faire la course avec lui car il n'a pas couru depuis 3 mois... mais je décide de faire avec les sensations du moment et attention de ne pas se griller... Je dois me refaire une santé après les 25kms de Sare où j'ai vraiment souffert, et surtout rependre du moral avant les 73kms des Citadelles (dimanche 12/04)...

On s'habille, on met le dossard et la pression monte. On va faire quelques foulées afin de ne pas partir à froid et ça fait bizarre de courir avec mon frère qui ne court pas depuis longtemps... mais c'est super !!!

9h20 : on se dirige vers le départ et Céline se place au bout de la ligne droite de départ pour immortaliser le start... Avec Gilles, on se place en 3-4ème ligne et alors qu'on discutait sur le profil du circuit, Pierlo m'appelle pour me placer à ses côtés... je souhaite bonne chance à mon frère et je mets derrière Pierlo.
9h30 : le départ est donné... le virage à droite est bien négocié sur les gravillons mais ça part super vite... dans les rues de Montgiscard, un groupe de tête d'une quinzaine d'hommes se compose et pour moi, ça va trop vite donc je reste seul derrière le groupe...
Au bout de 500 mètres, on passe pas loin du départ et je revois Céline avec Huguette et Géry, qui ont fait le déplacement pour encourager la famille Sentost.
On arrive au premier kilomètre, 3'30", ça va vite et on descend... un virage à gauche arrive et la première montée s'annonce. Pierlo est devant avec un type d'Intersport et le trou est fait ... je suis en 11ème position.
Je reste en dedans sur les 2-3 premiers kilomètres car le sommet de la course est au 5ème kilomètre. Et là, c'est le début de la montée sur un chemin large et tendre. Je gère tranquillement et je passe 10ème. Devant ils sont partis et donc une place de dixième est possible. Mais j'aperçois les coureurs de devant qui sont un peu à la peine (comme moi) car les 300 derniers mètres de la montée sont assez raides. Sous les encouragements de la famille, au km5, je reviens lentement sur le 9ème...
Puis un passage d'un kilomètre sur la route en faux plat et une descente importante sont au programme, après il ne reste plus qu'une montée assez dure.
Sur le plat, j'accèlère (15-16km/h) et je double le 9ème pour faire la descente sinueuse entre les champs et le long du bois, avec une bonne vision. Les jambes sont bonnes et les premiers ne sont plus dans mon champs de vision...
Puis une longue montée droite arrive, au pied je suis revenu dans les crampons du 8ème et dans la montée, il a l'air plus fort que moi donc il repart... et moi, je monte à mon rythme de croisière... je suis sûr que je suis en dedans et je me sens super bien... Pensée de Benoît :"dans la prochaine descente je reviens sur lui et je le passe pour terminer 8ème de la course"... malheureusement, en course à pied, on fait ce que l'on veut. Et dans la grande descente en sous bois qui mène au ravitaillement du km8, je donne presque tout et je double le 8ème... et patatrac... une énorme douleur arrive sous les côtes, je stoppe complètement mon effort, je marche sur une partie plate et dommage je me fait redoubler par le 8 et le 9ème... Je sais que la douleur va sûrement passée comme elle est venue mais ça ne passe pas. Céline, Huguette et Géry sont là pour m'encourager mais ça ne suffit pas... j'attaque la dernière ascension sur un bon rythme de marche (mais je suis sûr que les poursuivants courrent dans cette portion)... le moral est bon et la douleur s'atténue... OUF !!! je repars en courant mais les adversaires sont vraiment loin devant. Je me bats pour finir la montée et là, on plonge sur Montgiscard avec une descente importante sur la route et le dernier kilomètre est en vue... je regarde le chrono et l'objectif est de se battre et de tout donner jusqu'à l'arrivée (essayer de faire moins de 40 minutes soit plus de 15km/h)...
La partie en ville est trop sinueuse et je n'aperçois jamais les coureurs devant moi... enfin j'aperçois l'arche et la famille m'encourage pour faire les derniers mètres de cette course.

Résultat : 10ème en 40'06" sur 10.200 kilomètres avec 225m de dénivelé positif - entre chemin et route... et Merci aux encouragements de Céline, Huguette et Géry et à la venue de mon cher frère... Félicitations pour l'organisation qui a fait un parcours terrible mais super joli, 2 ravito sur 10 kilomètres c'est très rare, et BRAVO A TOUS !!! Mention spéciale au speaker qui nous a bien fait rire, il ne devait pas trop connaître les coureurs et un petit mot gentil sur chacun était bien sympa......

Après je suis allé chercher mon frère à un kilomètre de l'arrivée, on a terminé ensemble... bravo pour sa performance :
159ème en 58'09" alors qu'il avait mis pour sa première course 57 minutes pour 10 kilomètes totalement plat... c'est bien frérot !!!

Un petit ricard au bistrot du coin, et un bon repas à la ferme de Champreux clotûrent cette belle matinée...